Les lectures faites pour compléter le manuel de base et faire aussi les travaux demandés ont été passionnantes.
Comme le professeur n'indique pas souvent de bibliographie, il faut se débrouiller. C'est pourquoi j'ai fait ici quelques pages dédiées aux livres.
Pour mes derniers achats, je me suis inspiré de la bibliographie fort riche du livre de Vincent Badré: L'Histoire fabriquée, éditions du Rocher.
L'Histoire fabriquée | Un livre de Vincent Badré
Je suis abonné à une revue très bien faite, Histoire du Christianisme Magazine, magnifiquement illustrée, contenant des articles en général d'excellente qualité… et pas chère pour ce qu'elle offre. Je la reçois depuis le n°1.
Et vous la recommande.
Les contrôles
Une demi-heure pour répondre à toutes les questions, c'est très court. On n'a pas le temps de réfléchir à un plan, à quels éléments choisir, etc.
Pour bien réussir ces contrôles, il peut être utile de les préparer en faisant des fiches de cours, comportant les éléments essentiels qui seront appris pour être écrits de manière quasi automatique.
En 2012-2013, les contrôles ont repris de nombreuses questions posées l'année précédente. Certains étudiants ont eu accès à ces sujets.
Procurez-vous les sujets, et les corrections. Cela peut vous permettre de vous entraîner de manière adaptée.
En 2012-2013, les contrôles ont repris de nombreuses questions posées l'année précédente. Certains étudiants ont eu accès à ces sujets.
Procurez-vous les sujets, et les corrections. Cela peut vous permettre de vous entraîner de manière adaptée.
Exemple du genre de questions: examen de juillet 2013 (cité de mémoire, le sujet ayant été rendu avec la copie). Durée 1h30. La consigne était de plus développer que pour les contrôles de 30 minutes:
- Clovis
- La seigneurie médiévale (définition, fonctionnement)
- Charles VII
- La guerre de 1914-18
- Définitions: clergé séculier, jacquerie, concordat
- Chronologie: chute de Rome, traité de Verdun, Bouvines, St-Barthélémy, Waterloo
- Reconnaître sept rois. Trois à partir d'un surnom: "l'universelle araignée", "le roi fou", "le bien-aimé".
- Louis XI, Charles VI, Louis XV
- François 1er, Henri IV, Louis XIV, Louis XVI
Les devoirs
Nous avons eu deux cours niveau CM à préparer.
"Les paysans au Moyen Age"
"Le règne de Louis XIV"
"Les paysans au Moyen Age"
"Le règne de Louis XIV"
Pour préparer ces dossiers:
- pensez à préciser:
. le nombre de leçons
. la durée de chaque leçon
. combien ça représente du temps réservé à l'histoire pendant l'année
- si vous mentionnez une méthode ou démarche pour approcher des documents avec les enfants (par exemple "apprendre à voir"), pensez à la détailler. La mentionner ne suffit pas.
- il faut indiquer que vous allez interroger les enfants. Il faut alors préciser quelles questions vous poserez, et quelles réponses vous attendez. Indiquez aussi sur quels documents ils seront interrogés.
Pensez à l'écrire, même si le sujet ne le demande pas. La notation en tiendra compte.
Pensez à l'écrire, même si le sujet ne le demande pas. La notation en tiendra compte.
- vous devez justifier vos choix pédagogiques, à chaque fois. Apparemment, il ne suffit pas de les indiquer dans la partie dédiée… le correcteur semble ne plus s'en souvenir quand on les rappelle au cours du devoir. Il peut donc être utile de préciser "voir page…".
- les correcteurs de cette année semblaient bien aimer:
. un cours en trois leçons. Arrangez-vous pour que la présentation en tienne compte… même si vous organiseriez les choses autrement (par exemple, le manuel CM de l'Oeuvre Saint-Nicolas présente Louis XIV en huit chapitres. Si vous suivez le manuel, modifiez le plan pour que ça ressemble à trois leçons). Mentionnez-le clairement pour que le correcteur ne passe pas à côté.
. divers éléments de la pédagogie contemporaine, il faut donc envisager de leur en donner dans les devoirs (cf. plus bas / "élargir le thème".
- le plan doit éviter d'être trop approfondi. "Vous vous adressez à des CM", même si personne ne vous a encore expliqué en quoi consistent les années de CM, vous êtes sensés le savoir et le montrer.
- le plan doit éviter d'être trop approfondi. "Vous vous adressez à des CM", même si personne ne vous a encore expliqué en quoi consistent les années de CM, vous êtes sensés le savoir et le montrer.
- si vous mentionnez des résumés à faire copier et apprendre, indiquez aussi où se trouvent ces résumés, qu'ils soient dans votre devoir plus loin, ou dans le manuel auquel vous vous référez. Le correcteur peut ne pas avoir tourné les pages de votre devoir (ni lu la table des matières), ni avoir connaissance de ce livre (même s'il est dans la bibliographie recommandée par le professeur… qui n'est pas forcément le correcteur de votre devoir).
- le contrôle que vous feriez faire aux enfants en fin de leçon (qu'il soit demandé dans le sujet ou non, il faut en mettre un… le correcteur ne tient pas compte du sujet donné aux étudiants. Il veut voir aussi un contrôle) doit être construit de manière à utiliser différentes sortes d'approche (même si vous expliquez pourquoi vous n'en utiliseriez qu'une): il faut donc aussi se servir d'illustrations, de documents. Et pas seulement demander aux élèves de réciter des parties de cours ou de chronologie.
- même si le sujet ne le demande pas, il faut "réfléchir à la façon d'élargir le thème à d'autres activités, ludiques ou non: lectures, dictées, jeux…"
En effet, la notation en tiendra compte de toutes les façons.
- même si le sujet ne le demande pas, il faut "réfléchir à la façon d'élargir le thème à d'autres activités, ludiques ou non: lectures, dictées, jeux…"
En effet, la notation en tiendra compte de toutes les façons.
* * *
Les cours dispensés aux étudiants pendant l'année
Video passionnantes et solides, par exemple:
Histoire médiévale - présentation générale (1h30) P. Conrad
L’histoire médiévale - les débats (1h30) P. Conrad
|
Réformes et guerres de religion (1h30) J. Chaunu
Les guerres de Religion (1h30) B. Schmitz
Présentation de la période allant de 1815 à 1914 (1h30) O. Zajek
|
Attention: dans certains autres cours (parmi les balayages de périodes en particulier), tous les repères chronologiques ne sont pas exacts. Il peut y avoir des erreurs qui se comptent en décennies.
Je souhaite en outre ici apporter quelques précisions sur certains thèmes, en particulier liés à l'histoire de l'Eglise dont les connaissances de l'un ou l'autre intervenant semblent très approximatives…
Le cours sur Humanisme et Renaissance comporte quelques erreurs historiques qu'il convient de corriger (en noir: les affirmations du cours).
- sur la transmission des textes antiques par la voie arabe.
L'affirmation que les textes antiques auraient été transmis à l'Occident par la voie arabe est fortement contredite aujourd'hui, elle participe à un mythe politiquement correct qu'il faut bien percevoir. Cf.livre:
L'affirmation que les textes antiques auraient été transmis à l'Occident par la voie arabe est fortement contredite aujourd'hui, elle participe à un mythe politiquement correct qu'il faut bien percevoir. Cf.livre:
Aristote au mont Saint-Michel : Les racines grecques de l'Europe chrétienne de Sylvain Gouguenheim (6 mars 2008)
André Vauchez, dans La Spiritualité du Moyen Age occidental, le confirme lorsqu'il montre l'engouement des clercs et lettrés pour les textes antiques… à des dates qui précèdent nettement la soi-disant transmission arabe.
- sur le dialogue "rompant avec l'enseignement magistral, la disputatio du Moyen Age".
La disputatio n'est pas un enseignement magistral.
Elle consiste en un débat contradictoire: arguments, contre-arguments, solution argumentée.
Elle jouait aussi un rôle important dans la recherche universitaire, soit au niveau d’un véritable débat autour d’une question nouvelle, soit par un échange écrit (Bernard Ribémont, «La ‘disputatio’ dans les Facultés des arts au Moyen Âge», Cahiers de recherches médiévales)
- sur la conception médiévale de Dieu, qui placerait "Dieu à l'extérieur de la création".
Il faudrait nuancer, en effet le christianisme est la religion de l'incarnation.
Le Moyen Age, c'est aussi Saint-François d'Assise (1182-1226) et la crèche de Noël,
c'est Aelred de Rielvaux (1110-1167) qui a publié un traité "Quand Jésus avait douze ans".
Thomas d'Aquin et tant d'autres ont travaillé sur le réel, la vérité, etc.
(développement à venir)
Les représentations de Dieu, par exemple en sculpture, démentent l'affirmation selon laquelle Dieu serait extérieur à la création.
Voyez par exemple La Création du Monde, à Chartres, portail Nord, baie centrale: Dieu créant Adam:
Le Moyen Age, c'est aussi Saint-François d'Assise (1182-1226) et la crèche de Noël,
c'est Aelred de Rielvaux (1110-1167) qui a publié un traité "Quand Jésus avait douze ans".
Thomas d'Aquin et tant d'autres ont travaillé sur le réel, la vérité, etc.
(développement à venir)
Les représentations de Dieu, par exemple en sculpture, démentent l'affirmation selon laquelle Dieu serait extérieur à la création.
Voyez par exemple La Création du Monde, à Chartres, portail Nord, baie centrale: Dieu créant Adam:
- sur la conception médiévale de la terre, "c'est nouveau qu'on la pense ronde".
L'idée que la terre est ronde apparaît au Vè
siècle avant Jésus-Christ. Elle est parfois attribuée à Pythagore, parfois à
Parménide. Il est certain qu'elle est largement admise à la fin du Vè siècle ou
au début du IVè siècle, du moins dans les milieux instruits.
Philolaos de Crotone (Vè siècle avant JC; élève de Pythagore) a établi que la terre tourne sur elle-même, et qu'avec les autres planètes (auxquelles il intègre malheureusement le soleil), elle tourne autour d'un feu central (Jean-Louis Brunaux, Les Druides. Des philosophes chez les Barbares, 2009).
Philolaos évalue le mois
lunaire à 29 jours et demi, l'année lunaire à 354 jours et l'année solaire à
365 jours et demi.
Aristote, au IVè siècle avant
JC, un des plus grands philosophes (et donc savants) de l'Occident, décrit lui
aussi la terre comme une sphère.
Il a expliqué le phénomène des éclipses.
Eratosthène, IIIè siècle, en a calculé la circonférence, et parvient
à environ 40 000 km.
Ptolémée (90-168) a construit
des globes terrestres.
Hipparque (IIè av. JC) puis
Ptolémée ont ainsi élaboré le géocentrisme: le ciel est sphérique,
la terre est sphérique située au centre du ciel, immobile.
Bède le Vénérable (673-735)
affirme que la terre est une sphère.
Dans le Scivias (ouvrage achevé vers 1152), Hildegarde von Bingen évoque la terre comme étant une sphère.
Dans le Scivias (ouvrage achevé vers 1152), Hildegarde von Bingen évoque la terre comme étant une sphère.
Christophe Colomb écrit dans
son journal que tous les livres médiévaux qu’il a lus disent qu’elle est ronde.
Lui pense qu’elle a une forme de poire et que son expédition va lui permettre
de le prouver.
Chacun peut aussi se référer à de nombreux ouvrages. Par exemple, le "Christophe Colomb" de Jacques Heers, paru en 1992 chez Hachette, développe de nombreux éléments page 94 et suivantes.
- sur la controverse de Valladolid, "on se pose la question de l’âme des peuples païens. D’où la controverse de Valladolid"
Il s'agit ici de la reprise du thème du livre de JC Carrière qui dit lui-même qu'il a fait oeuvre de fiction, dans une note au lecteur: "La vérité que je cherche dans le récit n'est pas historique mais dramatique."
Le problème c'est qu'une foule de gens ont pris cette fiction pour argent comptant. La télévision - le livre a été adapté au théâtre puis à la télévision, et a eu un grand succès - ne permet pas de fonder une réalité historique.
Les auteurs qui ont étudié cette période et cet épisode, indiquent la vraie raison de la convocation de cette Controverse par Charles Quint lui-même:
- une question de droit: un peuple qui se croit supérieur peut-il imposer sa tutelle, même provisoirement, à un peuple qu'il juge inférieur?
- une question de fait: les Indiens d'Amérique sont-ils inférieurs aux Européens? Sont-ils des barbares qu'il conviendrait de civiliser - à l'époque, on pensait évangéliser - pour les amener à un stade supérieur de développement?
- une question de droit: un peuple qui se croit supérieur peut-il imposer sa tutelle, même provisoirement, à un peuple qu'il juge inférieur?
- une question de fait: les Indiens d'Amérique sont-ils inférieurs aux Européens? Sont-ils des barbares qu'il conviendrait de civiliser - à l'époque, on pensait évangéliser - pour les amener à un stade supérieur de développement?
(notez que la république Française de la fin du XIX° a répondu affirmativement à ces deux problématiques. Les colonisations - laïques - françaises de la IIIè République étaient largement justifiées par Jules Ferry en ces termes: Il y a un second point que je dois aborder… : c’est le côté humanitaire et civilisateur de la question… Les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je dis qu’il y a pour elles un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. (28 juillet 1885) Jules Ferry et sa famille ne se sont pas contentés de "civiliser", ils se sont aussi très largement enrichis grâce aux colonies.
La question de l'âme n'a jamais été posée. Les Espagnols arrivaient avec des prêtres chargés d'évangéliser et baptiser les Indiens… c'est bien qu'on savait qu'ils avaient une âme.
Ce type de détournement de la vérité est assez répandu… qu'on se rappelle les soi-disant discussions sur l'âme chez la femme, ou encore sur le sexe des anges. Ou encore les affirmations tout aussi fausses que l'Eglise aurait été opposée à la raison (on trouve l'opposition entre foi et raison chez Luther, pas chez les Catholiques), que l'Eglise aurait opprimé les femmes (le statut de la femme au Moyen Age prouve nettement le contraire), etc.
Pour en revenir à la question espagnole:
Pour en revenir à la question espagnole:
Lire les ouvrages de Jean Dumont : La Vraie Controverse de Valladolid. Premier débat des droits de l'homme; L’heure de Dieu sur le Nouveau Monde; l’Eglise au risque de l’histoire. Ou encore l'ouvrage de Joseph Pérez La légende noire de l'Espagne. Même Wikipedia ne se trompe pas sur ce sujet !
Jean Dumont, spécialiste de l'Espagne, a travaillé à partir des sources. Ses travaux ont été validés oralement à une de mes tantes par des historiens comme Régine Pernoud, Pierre Chaunu, etc.
Jean Dumont, spécialiste de l'Espagne, a travaillé à partir des sources. Ses travaux ont été validés oralement à une de mes tantes par des historiens comme Régine Pernoud, Pierre Chaunu, etc.
La revue Histoire du Christianisme Magazine y a consacré son numéro de janvier-février 2013. Avec une orientation pro Las Casas exagérée, assumée par l'éditeur.
- "Révolution copernicienne qui remet bien des choses en cause, héliocentrisme. On pensait que c’était la terre qui était au centre. "
En fait, certains astronomes arabes, dès le XII° ont mis en doute le géocentrisme. En 1440, Nicolas de Cues fit de même. Bien après le disciple de Pythagore que fut Philolaos de Crotone.
- Sur Erasme. Le raccourci biographique est à nuancer. Son père est devenu prêtre quelques années après sa naissance.
La famille de celle qu'il voulait épouser l'ayant rejeté parce qu'elle était d'un milieu supérieur au sien, il est parti à Rome et est devenu prêtre, ne se sachant pas père du jeune Erasme.
On raccourcit souvent les choses en disant qu'Erasme est le fils batard d'un prêtre. Sous entendu : qui aurait rompu ses voeux.
(Cf. biographie par Aimé Richardt)
La famille de celle qu'il voulait épouser l'ayant rejeté parce qu'elle était d'un milieu supérieur au sien, il est parti à Rome et est devenu prêtre, ne se sachant pas père du jeune Erasme.
On raccourcit souvent les choses en disant qu'Erasme est le fils batard d'un prêtre. Sous entendu : qui aurait rompu ses voeux.
(Cf. biographie par Aimé Richardt)
- sur le problème des indulgences dans la crise luthérienne
"Indulgences pontificales : document acheté qui promettait de passer moins de temps au Purgatoire."
Robert Bellarmin (1542-1621), savant théologien jésuite, cardinal, canonisé en 1930, docteur de l'Eglise en 1931, rappelle ce qu'est une indulgence: "rémission des peines temporelles qui restent à subir, après que la faute a été remise et la réconciliation obtenue avec Dieu dans le sacrement de pénitence; rémission que les papes, compatissant à la faiblesse des fidèles, accordent à certaines époques, et pour de justes causes." (.) "Il n'y a dans les indulgences aucun honteux trafic; le fidèle aide par son aumône une oeuvre agréable à Dieu et recommandée par l'Eglise; l'Eglise, en retour, lui concède pour lui ou pour d'autres, ce grand bien spirituel qu'est l'indulgence."
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Notes prises à partir de la conférence de Jean Chaunu (en mai 2009):
"Il faut rappeler aussi ce que sont les indulgences. D'un point de vue théologique, il y a d'excellentes mises au point doctrinales: Paul VI, 1967. Conception traditionnelle rappelant que le péché est un désordre. La peine éternelle due à un péché grave est remise par l'absolution, la peine temporelle acquittée par la pénitence. L'accent mis sur la pénitence est un élément très important de la piété médiévale. Cf. pénitencier irlandais. Les indulgences sont un équivalent miséricordieux aux pénitences rigoureuses qu'imposait l'Eglise ancienne. L'indulgence est remise totale ou partielle de la peine temporelle de péchés qui ont déjà été pardonnés. La notion est souvent mal comprise.
"Elles sont apparues lors de la première croisade, concile de Clermont 1095; et se sont développées à l'occasion des jubilés, en particulier celui de 1300. En 1505, commence la construction de la basilique St-Pierre de Rome; le pape a prononcé une indulgence jubilaire renouvelée par Léon X, qui pouvait être obtenue moyennant les conditions habituelles, c'est-à-dire confession des fautes, communion, accomplissement d'une bonne œuvre par un sacrifice pécuniaire - aspect qui disparaîtra de la discipline catholique après la réforme luthérienne - Des prédicateurs de l'indulgence reçoivent des pouvoirs particuliers pour administrer le sacrement de pénitence.
"Se rappeler que, point important parce systématique dans les manuels scolaires, et cela a été reconnu par les historiens protestants: il n'y a jamais eu mise en vente des indulgences, et encore moins de la rémission des péchés. Cela relève d'une légende. Les conditions de la prédication de ces indulgences en Allemagne se sont déroulées normalement ou à peu près. Il y a simplement qlq chose qui suscite la controverse: l'archevêque de Mayence, Albert de Brandebourg (1490-1545), va utiliser une partie des recettes de ces indulgences pour obtenir une situation de complaisance pour cumuler plusieurs évêchés. Cette affaire, pas loin d'une pratique simoniaque, est un des aspects de cette crise. C'est à cet évêque que Luther s'adressera pour lui faire part d'un certain nombre d'abus. Luther, lui-même confesseur, a pu observer un certain nombre de laxismes par rapport à la réception de ces indulgences. Luther adressera un rapport à cet évêque, ainsi que les fameuses 95 thèses."
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Sur la querelle des indulgences, on peut aussi lire les pages 42-46 de Luther, par Aimé Richardt. On y apprendra plus de détails sur le problème particulier du chapitre de la cathédrale de Magdebourg, et de la dispense papale suscitant un emprunt financier tellement difficile à rembourser qu'une partie de la collecte fut consacrée à cela, et non à la construction de la basilique de Rome.
Sur l'indulgence elle-même et son lien avec l'argent: on verra que le sacrifice pécuniaire était prescrit par le confesseur, et tenait donc compte de ce que le pénitent possédait.
Sur l'indulgence elle-même et son lien avec l'argent: on verra que le sacrifice pécuniaire était prescrit par le confesseur, et tenait donc compte de ce que le pénitent possédait.
Il est absolument hors de propos de déclarer que le Salut serait vendu aux riches, et que les pauvres en seraient donc exclus.
Evoquant la naissance du protestantisme, il faudrait aussi mentionner la question du libre-arbitre, qu'Erasme a étudiée dans Diatribe sur le Libre Arbitre (1524), et dont Luther - écrivant à Erasme - disait qu'elle était la question centrale de son combat. Luther étant convaincu de l'absence de libre-arbitre, au contraire d'Erasme: "Ce que j'estime en toi, Erasme, c'est que, seul, tu as atteint le fond du débat: le libre arbitre (…) seul, tu as mis le doigt sur le noeud." (tiré du Serf Arbitre, 1525)
Il faudrait également présenter la figure de Mélanchton, très enclin à la réconciliation avec l'Eglise catholique, réconciliation absolument combattue par Luther.
Pour l'aspect artistique de la Renaissance et de l'Humanisme, je vous invite à vous procurer le très intéressant Hors Série suivant:
Pour l'aspect artistique de la Renaissance et de l'Humanisme, je vous invite à vous procurer le très intéressant Hors Série suivant:
Les Croisades dans le cours sur le Moyen Age
Le cours dit (ici en noir - j'ajoute des précisions en bleu)
Il y a des antécédents: la Reconquista, en Espagne, a débuté. Récupérer le territoire de la péninsule tenu par les musulmans. Dès 1064, les chevaliers Français s'y rendent. Egalement, reconquête de la Sicile par les Chevaliers Normands, la famille des Hauteville, donne naissance au Royaume Normand de Sicile. Avant 1095, il y a déjà récupération des terres sur l'avancée des musulmans.
1095, le Pape d'origine Française, Urbain II, prêche la croisade. Il s'agit de reprendre les lieux saints, à Jérusalem, qui viennent de tomber aux mains des musulmans (NON ! Les musulmans y sont depuis 638, et le Saint-Sépulcre a été détruit en 1009 par Al-Hakim. Les pèlerins sont de plus en plus attaqués et massacrés, les Turcs Seldjoukides ont anéanti une armée des Byzantins en 1071, massacré les Arméniens, pris des terres à Byzance qui appelle le Pape Grégoire VII à l'aide en 1074). De France, quatre contingents de chevaliers se mettent en route. Un est mené par G de Bouillon. En 1099, Jérusalem est reprise, les Etats latins sont fondés.
La croisade canalise l'énergie des chevaliers dans une France en pleine croissance démographique et économique (C'est une simple conséquence, et nullement une explication. Quid de l'esprit du Moyen Age, de la foi, du pèlerinage, etc.?).
Le cours spécifique sur les Croisades
A propos des zones sous domination islamique: "Sur place, les chrétiens n’ont pas eu à se plaindre tant que ça de la domination de l’islam."
Pour démentir cet irénisme, on pourra lire:
Les Chrétientés d'Orient : Entre jihad et dhimmitude VIIe-XXe siècle de Bat Ye'or et Jacques Ellul
L'introduction au contexte des Croisades, et le bilan sur ces épopées, peuvent être complétés par ces lignes:
IL FAUT D'ABORD RESITUER LE SUJET DANS LA "QUESTION D'ORIENT".
Les rapports entre Orient et Occident se sont souvent traduits par des mouvements armés d'Est en Ouest, ou l'inverse, selon les périodes.
Quelques uns de ces grands mouvements:
- guerres médiques, de - 490 à - 449. Poussée asiatique de l'empire Perse vers l'occident, stoppée par Athènes.
- conquêtes d'Alexandre le Grand, jusqu'au fleuve Indus. -336 à -323.
- les Perses viennent à l'ouest, en Syrie, Palestine, Egypte (grenier à grains), etc. La seule puissance capable de rivaliser, bien qu'affaiblie, est l'empire byzantin. + 614: les perses prennent la vraie Croix (qui avait été découverte par Sainte Hélène en 326).
- En réponse: les campagnes d'Héraclius, empereur byzantin. 630, la vraie Croix est rapportée à Jérusalem. L'empire Perse s'est effondré, grâce surtout à des guerres civiles. Les chrétiens étaient partis en guerre pour récupérer la vraie Croix. Croisade avant l'heure?
- Les arabes de l'Islam envahissent l'occident à partir de 636. Constantinople sera assiégée de 674 à 678, et de 717 à 718.
LA RÉFORME GRÉGORIENNE.
Le pape Grégoire VII (1021-1085) a deux buts à travers cette réforme: l'indépendance du pouvoir spirituel et ecclésiastique face au pouvoir temporel. En effet, à cette époque, l'Eglise souffre depuis quelques temps de deux plaies: la simonie (des pouvoirs spirituels sont achetés par des laïcs à des clercs qui les vendent, donc), et le nicolaïsme (des clercs ne vivent pas sérieusement la promesse de chasteté).
Le meilleur repentir présenté par l'Eglise, c'est de pèleriner en Terre Sainte pour réclamer l'indulgence (qui prend en charge les conséquences temporelles du péché).
LE PÈLERINAGE À JÉRUSALEM.
Cette pratique existe depuis les premiers temps de l'Eglise.
Il faut noter que, pour les Croisades, on ne parle pas de "croisades", à cette époque. Il s'agit de pèlerinage, d'expédition, de voyage, des chemins du Sépulcre du Seigneur, etc. En allant en Palestine, le pèlerin veut participer à l'existence terrestre du Christ, à ses souffrances. C'est toujours actuel quant au pèlerinage.
Faire cette démarche est vécue comme un rite de purification. En Occident, le climat chrétien est très fort. Obtenir son salut est considéré comme tout à fait normal et plus important que sa vie même.
C'est aussi l'idée à la 1ère Croisade, il n'y a pas d'intentions belliqueuses.
Les difficultés rencontrées par les pèlerins lors des voyages qui se succèdent donnes l'idée du pèlerinage armé pour se défendre contre tous les malheurs du temps: les moustiques, certes, mais surtout les bandits, en particulier en Asie Mineure: une peuplade sarrasine, les Seljoukides. Cette nouvelle puissance musulmane vient d'Asie Centrale et domine l'Orient depuis 1055. Les pèlerins chrétiens sont l'objet de nombreuses agressions et persécutions. Les hommes armés sont là pour défendre les pèlerins, et savent aussi qu'à Jérusalem il faudra se battre.
Pendant ce pèlerinage armé, l'Eglise s'engage à protéger les biens et la famille du croisé.
LES CAUSES DÉMOGRAPHIQUES.
L'Europe est l'objet d'un grand accroissement démographique qui permet aux croisades de se réaliser. Mais il faut en terminer avec des idées fausses et ridicules qu'on lit dans de nombreux manuels et revues d'histoire: que les croisades auraient servi à donner une occupation à des masses inemployées, à donner des fiefs à des seigneurs dépouillés... L'Europe regorge de forêts et de marécages sans qu'il soit nécessaire d'envoyer des gens ailleurs!!
Mais on peut noter qu'un des points positifs de ces entreprises a été de canaliser la violence de certains guerriers en leur donnant une mission de protection des pèlerins... au lieu de les laisser se battre entre eux sur place. C'est dans l'esprit de la chevalerie.
Il s'agissait aussi de reconquérir le terrain perdu, quoi de plus légitime?
LA MONTÉE DE L'ISLAM.
Et le contrôle des lieux saints par les musulmans. Créée en 622 à Médine, la communauté musulmane part en conquêtes. De 633 à 651: Syrie, Mésopotamie, Perse, Egypte, ... En 708, arrive au bout du Maghreb. 711, en Espagne qui sera conquise à 80%, passe en France où Charles Martel l'arrête en 732, à Poitiers.
1009, nouvelle prise de Jérusalem par le "Sultan fou", Hakim, qui détruit tout, et rase le Saint-Sépulcre.
1071, les turcs Seljoukides écrasent les byzantins.
L'Islam apparaît vite comme le grand ennemi. Conversions forcées, impôts, etc. Le rêve de tout musulman est d'agrandir la communauté, et tous les moyens sont bons. C'est un danger toujours actuel. L'Islam n'a pas de portée universelle. Le Coran est à la fois loi religieuse et civile. Il ne peut être que conquérant.
Le christianisme ne s'identifie à aucune société ni aucune culture, ni aucune langue (cf la Pentecôte). C'est pourquoi il peut être catholique et missionnaire. Il traverse les cultures, il ne les anéantit pas comme l'Islam.
Le centre de gravité de la chrétienté n'est plus Jérusalem, mais passe à Constantinople.
Les razzias musulmanes rendent difficiles les échanges maritimes.
Effacement des patriarcats de Jérusalem, Antioche et Alexandrie.
Constantinople est toujours face à Rome, mais avec un ennemi commun, l'Islam.
LA"RECONQUISTA" ESPAGNOLE, LE "DRANG NACH OSTEN".
Prise de Tolède sur les musulmans, en 1085.
Poussée vers l'Est, contre les païens de Saxe, Lettonie, Finlande, ...
Dans les deux cas, il s'agit de défendre la foi chrétienne là où elle est déjà implantée et où elle est menacée.
BILAN
Que peut-on tirer des Croisades?
En négatif:
L'objectif, finalement, n'est pas atteint à long terme.
Existence de dissensions internes entre croisés et entre chrétiens.
Existence de pillages et massacres aussi sur les trajets.
Violences pendant la première croisade, qui créeront des précédents.
Le conflit entre la conception d'Eglise et la conception de Chrétienté.
L'idée de corps du Christ existe depuis Saint Paul. C'est l'Esprit Saint qui constitue l'Eglise. Elle est le sacrement du Christ dans le monde. La Chrétienté fait partie de l'Eglise, mais certains y voient le groupe qui se réunit à la force du poignet pour constituer ce corps. Dans ce cas, la place de l'Esprit est moins considérée. Faire Chrétienté a une dimension politique (au sens noble). A l'époque de la Croisade, il semble que ce soit d'abord une défense de la Chrétienté qui soit en œuvre. Les opérations sont d'abord politiques et militaires avant d'être des oeuvres spirituelles et des actes d'Eglise où l'Esprit a vraiment sa place.
En positif:
1- Il n'est pas mal en soi de défendre la Chrétienté. On ne va pas se laisser marcher sur les pieds tout le temps.
Face aux musulmans, il y a une question de défense légitime, et de dignité.
2- A défaut d'unir l'Eglise, elles ont soudé la Chrétienté. Les conceptions chrétiennes ont été le s principes directeurs de la vie et de la civilisation. La vie sur terre n'a pas en elle-même sa raison d'être. Elle est un chemin vers la vie éternelle. Ce qui compte, c'est accomplir l'œuvre du Salut.
On ne comprend plus bien cela aujourd'hui.
3- Avec d'autres facteurs, elles ont permis le maintien d'une présence chrétienne en terre Sainte. De cette époque date la présence des franciscains comme gardiens des lieux saints.
4- Le sens religieux de la première croisade et des deux dernières (avec Saint Louis). L'objectif religieux était très clair. Un peu aussi pour les 2è et 3è croisades.
La création des ordres hospitaliers. L'ordre de Malte a encore une mission importante dans le monde et au Proche Orient.
6- La notion de pèlerinage et de rachat des péchés. C'était très clair pour l'essentiel des participants (sauf pour des gens comme Renaud de Châtillon, évidemment....)
7- Le fait que certains chevaliers et hommes d'armes violents aient été mis au service de pauvres et de pèlerins. Violence canalisée.
8- Les liens fraternels avec l'Arménie. Les Arméniens étaient en désaccord avec les Byzantins, et se sont très vite liés avec les Croisés eux aussi en dissension avec les Byzantins.
(extraits d'une conférence du père Brillaud, professeur d'histoire de l'Eglise)
Le cours sur la Guerre de Cent Ans, évoquant Jeanne d'Arc, réussit le tour de force de ne pas parler des "voix" que Jeanne dit avoir entendues pendant des années… reléguant la Pucelle au rang de "prophétesse parmi bien d'autres".
Dans le cours de Charlemagne au XII°, la fin est un peu étrange.
Le professeur présente Abélard comme un martyr qui aurait voulu unir Foi et Raison, et dit que ça n'a pas plu à Saint Bernard… (si si).
Or Foi et Raison n'ont jamais été séparée par l'Eglise catholique. C'est Luther qui est responsable de cette séparation qu'on a attribuée à tort à l'Eglise.
Dans son livre Les grands maîtres spirituels du Moyen Age, le pape Benoît XVI décrit la querelle, et montre qu'Abélard "réduisait la foi à une simple opinion détachée de la vérité révélée" … d'autre part, sur le plan moral, Abélard "insistait pour considérer l'intention du sujet comme l'unique source pour décrire la bonté ou la méchanceté des actes moraux, en négligeant ainsi la signification et la valeur morale objectives des actions".
Il serait intéressant aussi de dire que les deux se sont réconciliés, et qu'Abélard reconnut ses erreurs avec humilité.
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